9.6.16

Jacques Sadoul, auteur des 3 EX

Physiquement, certains diront que Jacques Sadoul ressemblait un peu à l’auteur de bande dessinée, Gotlib, qui lui-même fit la caricature de Jacques au moment de son départ à la retraite des éditions J’ai Lu. Pendant trente ans, Jacques Sadoul y fut directeur littéraire et  contribua à faire connaître en France ses récits préférés, relevant pour la plupart de la littérature de l’Imaginaire – S-F, fantastique, Heroïc Fantasy, polars et BD pendant longtemps relégués à un sous genre. Jacques persista dans son amour de la littérature populaire. Il fit traduire de nombreux auteurs anglo-saxons et les édita en format poche, permettant ainsi aux lecteurs avides de les découvrir, d’être curieux sans se ruiner. Même la bande dessinée, Jacques la fit entrer dans le petit format, faisant redessiner parfois quelques planches.
j'ai lu


Anthologiste, écrivain, bibliophile, photographe et chasseur de papillons, Jacques Sadoul ne laissait pas indifférent tant par son érudition que par son humour décalé, très pince sans rire. Si bien que pour son départ à la retraite, sa fidèle assistante qui avait noté à son insu bien de ses petites phrases quotidiennes, trouva à les réunir en recueil sous le titre, « Je suis tout ouïe d’un œil distrait », la couverture étant illustrée par Gotlib. Aujourd’hui, Gotlib a la gentillesse de faire cadeau de son dessin à la fille de Jacques, permettant ainsi à son personnage Sadoulien de figurer sur l’affiche et de présenter lui-même ses deux pièces de théâtre policières.

Avec son roman Trois morts au soleil, Jacques Sadoul reçut le Grand Prix de littérature policière en 1987. Il publia aussi tout un cycle autour de son personnage Carol Evans, agent impitoyable de la CIA. Une belle fille qui a de la classe surtout quand elle tue  (L’Inconnue de Las Vegas, Trop de détectives…). Le théâtre n’était pas la spécialité de Jacques. En revanche, sa grande complicité avec sa fille Barbara Sadoul lui donna l’idée d’écrire deux pièces, l’une courte « Le rendez-vous impromptu » et la seconde « Les trois ex » construite comme un vieux polar à l’ancienne, nécessitant le vote du public pour découvrir qui est le coupable. Dans « Les 3 ex », le goût de Jacques pour les films hollywoodiens, la bonne chair et son amour des chats est toujours en filigrane. D’ailleurs le chat est le seul qui semble n’avoir rien à cacher dans cette pièce.

Jacques Sadoul avait imaginé ces deux pièces il y a quelques années pour La Compagnie du Singe Rouge afin que sa fille puisse les interpréter ou les fasse jouer par ses élèves. Auteur, spécialiste du fantastique, metteuse en scène, comédienne et professeur de théâtre, Barbara Sadoul n’est pas moins farfelue que son père. On raconte qu’elle a fait un doctorat sur les loups-garous en Littérature Générale et Comparée. Elle a publié des anthologie thématiques, des pièces de théâtre et des récits pour la jeunesse (Librio, Denoël, Rivière Blanche, Actusf…) Ses différents ateliers d’écriture et de théâtre reflètent son plaisir de créer ensemble.